Décembre 2016, notre président me demande ainsi qu’à Alexandre, d’aller chercher le DR 401 nouvellement acquis par le club.
Je mesure ma chance d’aller chercher un nouveau né en sortie de chaîne de chez ROBIN. Ce sera peut-être en ce qui me concerne, la seule et unique fois dans ma vie de pilote amateur que j’irai chercher un aéronef neuf directement chez son fabricant.
Alors ce 28 décembre 2016, nous voilà partis pour Dijon. Arrivés à la gare nous sommes accueillis par le directeur de l’usine en personne. Certes nous sommes clients mais, être reçus un peu comme des VIP n’est pas déplaisant.
Arrivés à l’usine de Darois, nous nous débarrassons vite fait de la paperasserie ? puis le directeur nous propose une rapide visite de l’usine. Notre DR401 a été fabriqué en série bien sur mais il règne dans ces lieux un délicieux parfum d’artisanat d’excellence, surtout dans la menuiserie.
Ca y est le voilà dans ce hangar au bout de la chaîne de fabrication, bleu, blanc et brillant avec sa belle hélice tripale. Nous le sortons au soleil d’abord pour l’admirer et nous nous installons à bord avec aux commandes le pilote en charge des essais en vol pour la prise en main. Il fait beau, l’intérieur sent bon le neuf, c’est le commencement du bonheur aéronautique.
Mise en route, roulage jusqu’à la piste et surprise ! il faut traverser une route départementale séparant l’aérodrome de l’usine. Alors nous regardons à droite et à gauche comme dans une vulgaire voiture arrêtée à un stop (nous n’avons pas la priorité!), pour laisser passer quelques objets roulants, c’est une curiosité aéronautique locale !
Puis c’est le décollage pour quelques tours de piste. Le chef pilote par son savoir faire, nous gratifie d’un concerto pour avertisseur de décrochage, et montre de belle manière les qualités de vol du DR401. Bon ! Je n’aime pas trop ce bruit quand il dure un peu trop longtemps. Mais je dois reconnaître que l’on peut amener cette machine à une vitesse ridiculement basse. Alexandre prend les commandes pour sa formation. Il semble apprécier.
Le temps passe cependant et il faut partir. Après une visite pré-vol soignée avec Alexandre, je suis aux commandes. Alignement, décollage. Le couple moteur hélice semble judicieux et on grimpe avec vigueur. Je prends mon cap direction Villers. Il fait toujours beau et on est bien dans ce cockpit confortable inondé de soleil. A 75 % de la puissance il nous faut 01 heures 20 pour parcourir 140 NM pour relier Darois à notre base. C’est pas mal.
Verticale à Villers et au sol je vois le comité d’accueil. Vent arrière, étape de base et je m’aligne en finale. La réduction des gaz s’accompagne d’une dégradation relativement prononcée de la finesse due probablement aux caractéristiques de l’hélice tripale à pas variable. Je ne connais pas encore cet avion alors je dois réagir vite en ajustant la manette des gaz. Alexandre me demande les commandes et il régale les spectateurs d’une remise de gaz. Je termine l’atterrissage. A l’arrondi son comportement est commun à tout les DR que j’ai piloté, facile et rassurant.
Avion stoppé sur l’aire de stationnement, le silence nous rappelle que ce voyage n’a duré que quelques trop courtes minutes. Nous saluons les amis du club qui nous entourent et allons prendre un verre . Bref que du bonheur aéronautique. »
Par Philippe BIROS